Le conte théâtral et poétique des sutures





Une voix nous guide vers le tumulte, vers ces cris, emportant nos vies dans ce monde étranger à nos solitudes, où l'air saturé de mélancolie mélange nos âmes meurtries.



- "Le miroir aux sutures"





Le miroir aux sutures

J’aperçois parfois un ciel apaisé, loin là-haut, au-delà des murs, au-delà des sombres nuages qui se sont liés pour nous recouvrir. Je traverserai la tempête pour sortir de cet abîme et là-bas, dans ce lieu de lumière, les débris du miroir magique seront liés, et je pourrai lancer à travers lui un reflet ressuscité et transfiguré de mon être.


Le miroir aux sutures est une nouvelle version du conte théâtral et poétique des sutures, une réécriture qui offre un nouveau point de vue de la quête d’identité de ces personnages meurtris par une rupture, le sujet central de ce texte rempli d’onirisme.


Introduction

Il était une fois la rupture


Alors je me trouvais là, face à un miroir sans reflets, qui ne renvoyait que la pâleur du vide, le vertige du doute, de l’ignorance. C’était, j’imagine, mon rôle… dessiner un autre moi… un nouveau reflet… en définir au moins les contours. Au lieu de cela je brisais le miroir et passais au-delà, vers un monde effrayant…



Le théâtre a été un terrain d’expérimentation idéal pour traiter les sujets universels de ce conte théâtral et poétique des sutures.

Rompre avec soi-même, avec l’autre, avec la société…

Ce conte est une invitation à passer, en même temps que son héros, à travers ce miroir magique qui ne renvoie plus aucun reflet, et basculer dans ce monde qui est la représentation onirique d’une quête d’identité pour exister à nouveau.

Comment vivre avec le manque et la solitude ? Comment tisser à nouveau un lien vers l’autre ?

Le texte évoque cette introspection au cœur de nos désirs profonds et de nos cauchemars engendrés par une déchirure, le ravage provoqué par cette rupture, le nombre de sutures qu’il faudra pour réparer le corps et l’esprit, et les cicatrices qui resteront toujours, empreintes ineffaçables de ce conflit intérieur.

Le miroir est brisé, la voie est ouverte vers ce monde étrange en nous-mêmes, vers cet entrelacement de chemins défigurés qui forment ce labyrinthe singulier, vaste et inachevé. La tristesse s’oppose à l’errance et dans la poésie des rencontres d’âmes qui s’effleurent à peine, voici la fin du conte qui approche, prête à tisser le fil, la suture, entre deux êtres abîmés qui pourront peut-être, ensemble, refaire surface dans le monde réel.



Anthony